En me baladant près de la mare, tout semble calme à part quelques croassements et pourtant en y regardant de plus, cela fourmille de vie. La mare fait partie des Espaces Naturels Sensibles à protéger (ENS). Elle héberge une multitude d’animaux et de végétaux ce qui en fait un lieu de biodiversité. Je vous ai déjà parlé de la salamandre et des plantes aquatiques de la mare. Il existe également un monde minuscule dans cet espace. Les petites bêtes, les insectes et les batraciens se multiplient et vivent dans ce milieu où se mêle l’eau douce, le végétal et la terre vaseuse. Allons les découvrir mais d’abord voici quelques énigmes :
Quels sont les animaux qui donnent des têtards ?
Quel est l’insecte le plus rapide ?
Quel insecte à inspirer les plongeurs ?
Les animaux mi-terrestres mi-aquatiques de la mare:
Les amphibiens sont des animaux amphibies dont la peau est criblée de glandes à sécrétion visqueuse, dont la respiration est surtout cutanée, et qui subit une métamorphose. Ils sont capables de vivre aussi bien dans l’eau que sur terre. Nous avons déjà découvert la salamandre tachetée.
Les grenouilles :

Quel est l’amphibien que nous entendons souvent croasser ? La grenouille vit dans la mare. Souvent immobile et ayant une apparence se confondant avec la végétation, la grenouille se cache facilement pour attraper ses proies grâce à sa langue gluante. Elle se nourrit d’arthropodes, d’insectes, de petits crustacés, de larves d’amphibiens et de vers. Ses pattes munies de ventouses lui permettent de s’agripper facilement aux plantes. Elle hiberne durant les mois d’hiver. Elle s’enfouit dans la vase au fond de la mare. Nous distinguons trois grenouilles dans nos contrées : la grenouille rousse, la grenouille verte et la rainette verte.



La grenouille rousse est la plus terrestre. Elle mesure de 8 à 15 cm et nous la trouvons aussi dans les fossés et les prés humides. La grenouille verte plus aquatique mesure de 10 à 12 cm. Elle guette les insectes avec ses yeux globuleux qui sortent de l’eau avant de les attraper d’un coup de langue. Quant à la rainette verte, c’est la plus petite, elle mesure entre 3 et 5 cm. Par temps sec, elle vit dans l’eau et par temps humide dans les arbres. les ventouses de ses pattes lui permettent de grimper avec agilité.



Les autres amphibiens :



Le triton plus discret vit exclusivement dans l’eau. Il ressemble beaucoup à la salamandre avec une tête plus trapu et mesure de 10 à 20 cm de long. Ses pattes arrières sont palmées. Il respire par la peau et peut rester des heures sous l’eau. Au printemps, le mâle plus coloré porte sur l’échine une grande crête. Il se nourrit d’insectes, de petits crustacés, de zooplancton, de daphnies et de têtards de grenouille. Il peut devenir cannibale s’il n’y a pas assez de nourriture.



Les crapauds sont de même morphologie que les grenouilles. Leurs pattes arrières repliées leur permettent de se déplacer plus facilement en sautant. Son aspect un peu boutonneux lui vaut d’être mal aimé. Le plus gros des crapauds est le crapaud commun de 10 cm de long. Il dort le jour caché sous les feuilles et part à la chasse la nuit tombée. Il communique en sifflant. Le plus petit, le crapaud accoucheur de 3 cm est nommé ainsi du fait que le mâle porte les œufs de la femelle autour de ses pattes.
Chez les amphibiens, leur progéniture passe leur vie larvaire dans l’eau, 2 à 3 mois. Ce sont des têtards. Ils se nourrissent d’insectes qui sont nombreux dans cet espace naturel.
Les insectes de la mare :
Il existe de nombreux insectes vivant dans la mare lorsqu’ils sont à l’état larvaire. Les adultes deviennent aériens ou restent aquatiques et n’utilisent le vol que pour se déplacer entre les points d’eau douce. les insectes sont pourvu de 3 paires de pattes, d’une paire d’ailes et d’un abdomen.
Les coléoptères :



Le dytique est un coléoptère aquatique. Ils attaquent les têtards et les petits poissons. Pour respirer sous l’eau, il fait une réserve de petites bulles d’air dans les poils de son ventre. Il peut atteindre 35 mm de long. Il est le plus grand prédateur de la mare. Ses larves s’appellent le tigre d’eau. Elles disposent d’un venin qu’elles injectent à leurs proies (têtards, larves de moustiques, ver de vase…) grâce à leur mandibules. Il lui arrive parfois de voler bruyamment la nuit pour rejoindre un autre point d’eau.



Le gyrin appelé aussi le tourniquet car il tourne comme un tourniquet. Avec ses congénères, ils font des cercles et des spirales à toute vitesse. Son petit corps mesurant 6 mm est fait pour glisser comme un hydroglisseur. Son dos forme une petite bosse lisse et luisante. Ses pattes lui sert de rames. il peut réaliser plusieurs battements par seconde. S’il se sent en danger, il plonge sous l’eau en emportant une bulle d’air pour respirer. Il mange des larves, des moustiques ou des animaux morts. Il sort ses ailes pour s’envoler ailleurs.
Les punaises d’eau douce :



La nèpe est une grande punaise brune aquatique mesurant 2 cm environ surnommée scorpion d’eau. Ses deux pattes avant sont solides pour mieux capturer ses proies. Avec son rostre, pièce buccale pointue, elle pique les larves, les vers, les gammares. Elle se nourrit de ce qu’il y a dedans. Elle sait nager mais préfère marcher lentement dans la vase des eaux peu profondes. Sur terre, elle est véloce. Pour respirer, elle ressemble à un scaphandrier : elle possède à l’arrière de son corps un long tube. Elle se déplace de temps en temps la tête à l’envers pour prendre de l’air. Elle a un réservoir à oxygène sous ses ailes.



La notonecte est une punaise aquatique qui nage sur le dos. Celui-ci a la forme d’une coque à bateau. Ses longues pattes postérieures lui servent de rames pour se déplacer. Elle vole par temps chaud et pour changer de mare. Elle doit remonter à la surface pour respirer. Elle fabrique une grande bulle d’air qu’elle porte sur son ventre. Petite et redoutable, elle est capable de s’attaquer à des gros insectes pour se nourrir, des têtards et des poissons. Elle les pique et les suce à l’aide de son rostre. Elle peut nous piquer si nous l’attrapons. Nous la confondons souvent avec le batelier d’eau. Il nage sur le ventre et est végétarien.



Le gerris est fascinant lorsque nous le voyons traverser à toute vitesse la mare. Nous l’appelons à tord l’araignée d’eau et le surnommons le patineur d’eau. Il arrive à glisser sur la surface de l’eau sans faire le moindre remous ! Ses longues pattes très espacées et munies de poils huileux lui permettent de ne pas s’enfoncer dans l’eau. Il peut détecter ses proies lorsqu’elles tombent dans l’eau grâce aux vibrations de la surface. A l’aide de son rostre, il suce les petites bêtes et les vide. Il est capable de faire un bond lorsqu’il est en danger. Il ne supporte pas le froid et s’installe sur la berge pendant l’hiver jusqu’en avril.
Les libellules
Quel est l’insecte le plus rapide ?



La libellule adulte a un long corps en forme de bâton et 4 grandes ailes translucides. Quand elle se pose, elle ne peut pas les replier. Grâce à elles, elle peut s’échapper rapidement en volant jusqu’ 90 km/h ! Ses grands yeux composés lui permettent de repérer facilement ses proies. En fait, ils sont constitués de milliers de tout petits yeux simples appelés ommatidies. Elle ponds ses œufs dans l’eau. Ses larves sont très voraces : elles mangent d’autres larves et des têtards. Elles vivent un à 3 ans dans l’eau. Adulte, elle se nourrit de petits insectes comme les mouches et les moustiques. Son ancêtre de 250 millions d’années était une libellule géante de 70 cm d’envergure et 1 m de long ! Elle s’appelait le Méganeura.



L’agrion porte-coupe appelée demoiselle ressemble beaucoup à la libellule en plus petite. A contrario de la libellule, elle peut replier ses ailes le long de son dos au repos. Le corps du mâle est bleu électrique alors que celui de la femelle est marron jaunâtre. Elle se nourrit d’insectes qu’elle repère grâce à sa vue perçante. Elle est un redoutable prédateur pour les moustiques et les mouches. Son vol est silencieux et rapide. Elle est capable de faire du surplace avant de se poser sur un perchoir. Elle pond également ses œufs dans l’eau. Sa larve est aussi très vorace et reste un an sous l’eau. Elle s’accroche à une tige pour devenir nymphe puis adulte.
L’éphémère, cousine des libellules et des demoiselles, elle peut mesurer de 3 à 40 mm. Son nom signifie qu’elle ne dure pas longtemps. Elle vit moins d’un jour ! Appelée mouche de mai par les pêcheurs, sa larve est appréciée pour nourrir les poissons. Elle ne mange pas car elle possède ni bouche ni tube digestif. Elle pond ses œufs dans l’eau de la mare. Sa larve y vit de un à trois ans. Elle se nourrit d’algues et ne supporte par la pollution. Si vous en trouvez plusieurs, cela signifie que l’eau de la mare est de bonne qualité.
Les autres insectes de la mare :
Le chironome vole au dessus de l’eau pour pouvoir y pondre ses œufs. Ses antennes sont plumées. Il se déplace en groupe formant d’énormes essaims ressemblant de loin à de la fumée. Nous le confondons souvent avec les moustiques. Pourtant il est verdâtre, fait peu de bruit et ne pique pas ! Adulte, il ne vit que quelques jours sous cette forme. Sa larve appelée ver de vase est de couleur rouge sang. Elle se nourrit de bactéries trouvées dans la vase. Comme il se reproduit très vite, c’est un véritable garde manger pour d’autres animaux de la mare. Capable de filtrer l’eau, elle peut vivre dans l’eau polluée et contribue un peu à son nettoyage.



Le moustique est présent sur tous les continents sauf l’Antarctique. il pond ses œufs dans l’eau et ses larves y vivent jusqu’à la métamorphose. Elles se nourrissent de phytoplancton. Adulte, il se nourrit de nectar de fleurs. Cependant la femelle a besoin de sang pour le développement de ses œufs. Elle pique et aspire le sang des mammifères à sang chaud. Elle injecte un produit anticoagulant qui provoque des démangeaisons. Son vol est bruyant. Le moustique tigre provient des zones tropicales. Sa femelle est plus agressive. Ses piqûres peuvent transmettre des maladies comme le paludisme, la fièvre jaune, le chikungunya ou la dengue.
Il existe bien d’autres animaux de la mare : la couleuvre, la sangsue, les escargots d’eau douce comme la limnée et la planorbe ou encore l’argyronète, une araignée qui vit dans des bulles d’eau. Les plongeurs s’en sont inspirés pour imaginer des habitats sous-marins ! Je vous retrouve aux étapes du science tour avec les Petits Débrouillards sur le thème « la biodiversité au numérique » pour en découvrir certains dans le Maine et Loire (49) en vue du Congrès mondial de la biodiversité de l’UICN aura lieu à Marseille.
Merci pour ce film et toutes ces infos. Je vais m’en inspirer pour sensibiliser les enfants sur la nature, sa biodiversité.